Histoire du Virolois : « Tourcoing 1906, l’âge d’or », très bonne question.

Bonjour,

Voici la réponse :

En 1906, avec 82000 habitants, Tourcoing est une « grande ville » avec des monuments publics dignes d’une grande cité (Hôtel de ville, lycée, conservatoire de musique, école des beaux-arts, bourse du commerce.

Malgré les évolutions (la révolution, …) la bourgeoisie du grand négoce et de l’industrie textile a encore une influence non négligeable, elle est riche (et il y a beaucoup d’alliance matrimoniales (l’endogamie est de règle) , 90 % des richesses appartiennent à moins de 10 % de la population.

Elle investit à l’étranger, dans des pêcheries boulonnaises.

 Elle s’est fait construire de luxueux hôtels particuliers entretenus par une nombreuse domesticité.

Cette bourgeoise s’efforce de soulager la misère par de larges aumônes.

Elle peuple toutes les œuvres et gère le temporel des paroisses par l’intermédiaire des conseils de fabrique.

Tout en bas de l’échelle, on vit au jour le jour, le pouvoir d’achat a progressé de 10 % depuis 1890, le temps de travail est passé de 12 à 10h, plus de 10 % des tourquennois survivent grâce au bureau de bienfaisance.

la classe ouvrière se détache de l’église (qui est autoritaire et souvent peu compréhensible).

La classe moyenne reste très attaché au milieu populaire dont elle est souvent issue.

Il y a ensuite tout un groupe entre la classe moyenne et la bourgeoisie (des employé du bureau , en passant par les fonctionnaires public, les agents municipaux, jusqu’au professions libérales).

la sérénité est revenue en 1906 : Les conflits sociaux de 1904 sont apaisés, les 6 longs mois de grève qui « ont désolé l’industrie du tapis à Tourcoing » semblent oubliés,.

La situation du négoce et de l’industrie est des meilleures, « … Tourcoing a installé des comptoirs partout  en Océanie, en Asie, dans les 2 Amériques, …… l’ensemble de ses affaires se compte par plusieurs centaines de millions… » dit Eugène JOURDAIN, président de la Chambre de commerce en 1906.

L’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne, les Etats Unis … achètent des produits Tourquennois. La succursale de la Banque de France de Roubaix-Tourcoing est la 6iéme de province après Lyon, Le Havre, Marseille, Lille et Bordeaux.

Le conflit qui oppose l’Etat à l’Eglise (renforcé par Gustave DRON anticlérical affirmé, par l’inventaire des biens d’église suite à la loi du 9 décembre 1905) rend le climat assez tendu, mais finit par se calmer après les élections législatives.

Il y a aussi cette exposition industrielle à laquelle le Président de la République, Armand Fallières, est venu le 5 juin 1906 et pendant laquelle tous les problèmes semblèrent oubliés.

1906 marque  l’apogée de la puissance commerciale et industrielle de Tourcoing (et Roubaix  car elles forment à cette époque un ensemble économique indissociable).

Cependant, « l’Eglise se croit le maitre de tout, veut dominer le peuple et exerce des pressions sur les malheureux », la droite catholique ne veut aucun compromis et souhaite écraser l’Eglise.

8 ans plus tard, aux législatives de 1914, suite à l’intransigeance des milieux catholiques, Gustave DRON perd son poste et  est remplacé par le Socialiste Albert INGHELS.

 

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