Histoire du Virolois :La vie des habitants au XVIe / XVIIIe à Tourcoing (épisode 2)

Bonjour,

Voici la suite de “la vie des habitants au XVIe / XVIIIe à Tourcoing”

La Maison et l’Ouvroir

– Il y avait à l’extérieur des maisons des fossés-laveries et des séchoirs-vergers,

– Une grande part du travail était fait à la maison car les grandes usines n’existaient pas encore,

– Le bourg était dense en habitat et peuplé,

– L’habitat était aussi dispersé  dans les hameaux plus ou moins éloignés du bourg

– Il y avait, comme dans toutes les villes de cette époque, des maisons en bois,

– Par exemple, une maison de fileur comportait grand chariots à filer, un « bodet de fillou », un tableau représentant Notre-Seigneur en croix,  gardes, un châssis et une tapisserie de papier, la cuisine contenait  armoire, une garde robe, un coffre en bois de chêne, une cuvelle,  fourneaux, une petite boite, une mauvaise faille (?), un panier et autre poterie, 3 chaises une grande cuillère en bois dans la chambre 1 seul étau de bois, dans le grenier, 1 étau et un peu de charbon.

– Plus l’on s’élevait dans l’échelle sociale, plus les maisons étaient confortables et les pièces à usages exclusifs

– Les maisons des fileurs semblaient petites,

– L’ouvroir était la pièce où l’on travaillait, puis ce fût la pièce où se trouvait un métier à tisser.

– On sait que certains fabricants avaient des ouvroirs où plusieurs fileurs venaient travailler, comme un embryon d’atelier.

 

Pour qui sonne le glas ?

– 20 % des gens arrivaient à 70 ans,

– 50 % des enfants mouraient avant 20 ans,

– La moyenne d’âge était de 60 ans, 53 / 55 pour les fileurs / fileuses,

– Il y avait environ une petite centaine de décès par an, il y a eu des périodes où il y en avait 3500.

– Janvier parait être le mois de la mort, (l’automne et l’hivers).

– Quelque soit la classe sociale, un enterrement ne passait jamais inaperçu

– 95 % des inhumations avaient lieu au cimetière.

 

Les Matières Premières

– La laine, le lin, le coton vers la fin XVIIIe siècle,

– Le coton sera à l’origine des filatures en atelier pendant les années révolutionnaires,

– Fin XVe siècle, il y avait 50 à 65 têtes de mourons  au km² (800 moutons en 1505 à Tourcoing),

– Il y avait un ouvroir de tondeur,

– Le nombre de moutons à diminué régulièrement au fils des siècles

– Il y avait beaucoup de troupeaux dans la région, la laine venait aussi de Hollande,

– La laine était acquise soit directement auprès d’un éleveur, soit auprès d’un marchand urbain,

– On cultivait du lin à Tourcoing, certainement plus vers la fin de XVIIIe siècle,

– Le coton est apparut vers 1789, les fileurs de coton vers 1797.

 

Le temps des Contraintes

– La croissance au XVI e siècle à Tourcoing fut énorme,

– Dans la bataille industrielle qui l’opposait à Lille, Tourcoing obtint le privilège de disposer de 25 métiers à produire des tripes de velours en 1534. Celui-ci fut doublé en 1547 (50 métiers),

– Comme le l’ai déjà dit, les guerres religieuses furent désastreuses pour Tourcoing,

– En 1598 et 1638, c’est la prospérité malgré l’absence d’une partie de la population ayant émigrée suite aux guerres de religions,

– Il y avait à cette époque 171 métiers à Wattrelos, 166 à Roubaix pour seulement 48 à Tourcoing (en 1608),

– En 1609, nouvelle victoire face à Lille, Tourcoing est autorisé officiellement à produire de nouvelles étoffes mais la réglementation restait très stricte,

– Il y avait 12 à 13000 habitants à Tourcoing (Nancy, Poitier ne comptaient que 3 à 5000 âmes),

– 1633 – 1713 : les années noires : des guerres, des famines, épidémies, … , chute importantes du nombre d’habitants (moins 4 à 5000)

– En 1777 l’édit de 1762 est publié, libère la production de tissu et abolise le monopole lillois.

 

Les Laveries de laine

– Cela a constitué le lieu de travail pour des générations de Tourquennois,

– Une fosse contient de l’eau stagnante destinée au 1er lavage de laine avant le peignage (en moyenne 10 x 5 m),

– Un fossé contient de l’eau courante pour le 2nd lavage après le peignage (élimination de la graisse au beurre utilisée durant le peignage) (2 m de large, long et profond, bien aménagé avec une muraille)

– Dans le Virolois, il y en avait une fosse rue du Château,

– Il y avait aussi des laveries de laine partout, à coté des ouvroirs,

– A Tourcoing, pendant des siècles, la laine séchait sur les praires, les vergers, …

– Les vergers étaient extrêmement utile : l’équivalent des fils à linge (« les toupioles avec leurs banqueaux » étaient très rependu dans les vergers)

– Si l’on compare la propreté par rapport à aujourd’hui, la ville était salle mais salle pour l’époque ? non car il y avait un nettoyage régulier,

– Il semble que le modèle de ville – atelier soit unique dans le pays à cette époque,

 

Les Peigneurs

– Au XVIIIe siècle, le tourquennois type était peigneur,

– Le peigneur effectuait le triage, le lavage et le peignage de la laine,

– Il consommait, à domicile, beaucoup de charbon de bois qui servait à chauffer les pots, lesquels servaient à chauffer le beurre (rance de Russie) et les peignes,

– Il y avait un marché du charbon de bois, le bois venait essentiellement de la forêt de Mormal,

– Le corps de métier des charbonniers étaient relativement important et très réglementé,

– Au lendemain de la Révolution, le charbon de terre supplanta le charbon de bois,

– Tourcoing est resté très longtemps la capitale du peignage, ses secrets de fabrication étaient bien gardés.

 

Combien et Où ?

– Parmi les gens domiciliés à Tourcoing, environ 65 % travaillaient dans les métiers du textile, notons qu’1/3 de la population était « pauvre »,

– Entre 50 et 66% était des femmes (qu’elles exerçaient en plus de leurs tâches ménagères),

– Ils étaient localisés dans le centre ville (50 %) mais aussi dans les bourgs alentour, aucun dans le Nord et l’Ouest de la ville.

– L’immigration belge ne date pas du XVIII e siècle mais les extra muros représentaient environ 25 %,

 

Négociants et Marchands-Fabricants

– Il y avait le négociant (achat / vente de laine),

– le Fabricant (peignage, filage, tissage),

– le Commissionnaire (représentant local)

– le Marchand – fabricant, apparemment très courant, qui maitrait toute la chaine,

 

Les Egards de la Manufacture

– Vers 1360, est institué le premier label de qualité des productions de Tourcoing et le 1er corps de contrôleurs appelé « égarderie », (Tourcoing s’affranchi ainsi de celui d’Halluin),

– L’égarderie était un bureau de mesurage, de vérification et de plombage des étoffes,

– A partir de 1720, face au développement rapide des manufactures de Roubaix, la défense des intérêts de  Tourcoing devient de plus en plus difficile et des incidents apparaissent entre les égards des 2 villes.

 

Jean Maes et son invention géniale : le Molleton

– Un ouvrier nommé Jean Maes aurait inventé le molleton : une espèce de drap très grossier à base de chaine en lin et de déchets de laine,

– La production se faisait sans autorisation mais se vendait très bien,

 

Un vent de liberté

– Un immense fossé sépare la réalité de la législation : Tourcoing n’a guère attendu les autorisations pour produire,

– Il y eu une bourse du commerce mais cela fût un échec,

– De nombreux problèmes apparaissent en 1786 et une nouvelle crise éclate, toujours pas terminée à la veille de la Révolution,

– A la veille de la Révolution, on note qu’1/3 de la laine vient du Nord Pas de Calais, 250 000 livres de laine filé, 8000 personnes sont employées,

 

Voilà pour aujourd’hui

Bonne soirée
La semaine prochaine, je vous parlerai de Paysage et Société au 16e – 18e  

A bientôt

Bookmarquez le permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>