Bonjour,
J’ai eu la chance de rencontrer M. Roland DASSONVILLE ancien dirigeant de la Société TRELANORD (STOKEA aujourd’hui) pour évoquer quelques souvenirs.
Je le remercie pour son accueil.
Son entreprise, la Sté TRELANOR :
- Elle était située à la place de STOKEA
- Elle faisait des fils spéciaux, à la demande séries pour les filatures alentour ou des clients directs dans le monde.
- Il n’y avait rien d’impossible
- S’il n’y avait pas de machine, ils l’inventaient, s’ils ne pouvaient pas l’acheter (embargo, …) ils la fabriquaient eux même.
- Un jour, sur une affaire où ils étaient les seuls au monde « occidental » à pourvoir répondre, ils se sont trouvés en concurrence avec ….les Chinois, …vous devinez la suite.
- Il y a eu un incendie dans son usine en 1954 le lundi de Pentecôte.
Il habitait alors dans un autre quartier. Il y avait une fête au Chênes-Houplines.
Le Maire de l’époque (M. Paris) est venu voir, a voulu rentrer dans le bâtiment en feu mais les grandes verrières ont éclatée et tombèrent sur lui. Il a été rattrapé à temps par un pompier.
Le 1er Dassonville dont on retrouvé trace dans les registres (vers 1400 ) était « Holieur », autrement dit fabriquant d’huile avec du colza et un moulin à vent
Son père , André, a acheté ce qui est aujourd’hui ADREXO rue du Virolois vers 1937/38
Pour la zone de son usine (à la fermeture en 2007) , il y avait un projet global d’une belle résidence (englobant les 3 maisons, les immeubles qui viennent d’être construit) mais suite à désaccord entre les différentes parties, STOKEA s’est implanté à la place de l’usine TRELANORD
A côté de son usine et face à elle, il y avait la filature MASUREL LECLERC.
Après 1914, la crise (les prix des matières premières variaient beaucoup, la crise de 29, .. ; ), ce n’était pas facile de faire les bons choix pour maintenir son usine.
Cette filature a investie dans un bâtiment neuf avec pleins de nouvelles machines mais elles n’ont jamais été utilisées. Elle a été reprise par le syndicat des tisserands. Cela permettait de supprimer 1 concurrent vu que c’était déjà difficile de bien vendre sa production. La guerre 39/45 est arrivé, l’usine était toujours inoccupée, puis vendu à ETAM (lingerie), M. CATEAU l’a racheté.
A un moment elle était des 2 cotés de la rue JB Lebas (à l’emplacement des nouveaux immeubles et du dépôt de STOKEA).
A coté de son usine (donc de STOKEA),
- suite à une liquidation, pour récupérer de l’argent, le liquidateur avait fait tout démolir, la ferraille fut vendu comme tout ce qui pouvait l’être. La cave étant très basse, elle était facilement inondable par le riez.
M. LEPLAT (usine Leplat au bout de la rue de Guisnes), avec son père, ont fait boucher le grand trous avec de la terre. Ils ont fait cultiver des légumes avec 1 cheval. Cette zone correspond aux nouveau immeubles derrière les Lofts de l’usine Dassonville au coin de la rue de Guisnes.
- Les 3 maisons à coté des nouveaux immeubles et de STOKEA sont les anciennes maisons des cadres dirigeants des l’usine démolie pour construire les immeubles.
Souvenirs
* La place des Piats est en triangle sur le parcourt du riez.
A chaque grande pluie toutes les maisons devaient mettre des planches le temps que l’eau s’écoule dans l’Espierre
Les maisons face à la MJC (le long de l’arrêt de bus) sont des anciennes maisons d’ouvriers de la Filatue Dassonville.
* A cette époque la règle pour la construction des usines était la suivante :
- Le propriétaire terrien fait construire l’usine suivant les plan du futur occupant,
- Il paye tous les travaux de l’usine,
- La société le rembourse tous les mois,
- En cas de problème, tous, y compris les machines reviennent au propriétaire du terrain.
* Rue du Chevalier Bayard, Léon et Marcel CATTEAU, avaient installé un cinéma, puis un magasin de chaussures.
* Le riez était régulièrement pollué par les eaux de la teinturerie LIENARD –WALNIEZ rue Pasteur ( le riez coulait dans cette rue).
* Dans les années 1960/1970, un jour le Roi des Belges a remarqué que beaucoup de ses sujets (60000 environs) venaient travailler en France et l’enrichissait. Il aurait été effaré de voir tous les bus faire la navette. Il a donc proposé des solutions financières très avantageuses aux propriétaires des usines pour en implanter en Belgique.
Résultat : quelques temps plus tard il manquait 60000 ouvriers à Tourcoing.
C’est à ce moment qu’ont commencé à venir les ouvriers algériens, … ; d’abord célibataires (beaucoup de Kabiles) . A partir de 1977, le gouvernement ayant autorisé le regroupement familial, les familles sont arrivées.
C’est de cette époque le quartier de la Bourgogne a été construit.
* L’ancienne retorderie, rue de Guisnes face à CMP, est la retorderie DERVAUX.
* A début de l’électricité, le réseau urbain n’était pas assez puissant pour alimenter les usines.
Donc elles fabriquaient leur électricité à partir des machines vapeur. (Pendant les années 40)
* A place de Lycée Le Corbusier, il y avait la filature LEPERS DUDUVE, les maisons justes à droite étaient celles des patrons de cette usine.
Vers la rue Winocq Choqueel, il y avait la filature Brulin
A cette époque, en Belgique il y avait les chemins de fer vicinaux fonctionnant à la vapeur
Au début de la mécanisation, la force était fournie par les chevaux qui tournaient à plusieurs dans un manège. On a utilisé aussi les chiens. Par la suite la vapeur est arrivée.
Il y avait beaucoup de travail à façon à la maison, où les femmes gardaient les enfants (ou ils les aidaient). Donc quand les usines sont arrivées et que le travail est partis en usine, les enfants sont venus avec leurs parents . On les appelait les « Bâcleurs », ils aidaient au ramassage, faisaient des petits travaux , ils apprenaient le métier comme apprentis en grandissant.
* Certaines usines fabriquaient eux même leurs outils, leurs machines.
* La vapeur nécessitait une grosse chaudière. La pression était de 6 bars. Le foyer était à la cave et avait une longueur de 2 à 3 m.
* Pendant la guerre, les allemands avaient envisagés de récupérer tout le papier, carton, ….
L’usine MASUREL LECLERC (désaffecté) fut utilisée pour le stocker. Mais ce papier n’a pas été utilisé.
Merci à lui.
Que ses souvenirs puissent en faire revenir d’autres.