Histoire du Virolois : “Les cris de Tourcoing” (petite précision)

Bonjour,

Afin qu’il n’y ai pas d’ambiguété dans les dates, J’ajoute ce matin “en son temps”  aprés “Le Broutteux” (voir  (*))

Bonne journée

Pour rappel le message d’y hier soir.

“Bonjour,

Voici une nouvelle évocation de la vie Tourquennoise,  adaptée à partir du livre « Tourcoing, Mon Pays »de J. Christophe

 

Un jour, vers 1975 / 76, au Virolois il voit une charrette tirée par un cheval.

Un homme agitait une cloche. Les gens de la rue lui donnaient des chiffons, de vieux habits, un robinet de cuivre, des morceaux de zinc.

La semaine d’avant, il avais vu Grand-Place, un rémouleur qui repassait les coteaux. Sa meule tournait par des pédales et une courroie autour d’une roue de vélo. Ce rémouleur venait de loin, s’arrêtait de ville en ville une fois tous les 6 mois et se disait le plus heureux des hommes.

Lui et le « marchand « d’oches »  du Virolois, J. Christophe les pensait mort depuis longtemps.

En eux il avait retrouvé les cris et les couleurs de ce petit peuple de marchands des rues d’autrefois.

 

Le Broutteux, en son temps (*),   s’amusait déjà de ces flamands qui vendaient des légumes ou des moules et s’égosillaient dans leur accent : « Arr … moulettes, moulettes, moules de Gand » ou bien « Arçands, arçands d’çoufleurs … » « Acoutez, dit le Broutteux, v’là les carettes d’marchands qui, sur tous les tons, vont queminchi leurs tchansons. »

Il cite le marchand de poissons « tout vif, tout vivant, jolis maquereaux … », le marchand de charbon « Aarbon !… Du gros et du bon. »

Puis viennent le rempailleur de chaises, le rétameur de casseroles, le marchand de poire : «  des bellés poires à quatre sous la life…  »

 

Les anciens Tourquennois se souviennent certainement des petits marchands qui criaient à tue-tête en joignant les mains en porte-voix devant la bouche.

Des rétameurs, des rempailleurs, des raccommodeurs de faïence ou de parapluies, des vitriers, des marchands des 4 saisons animaient les rues. Le marchand de peaux de lapins menait grand tapage avec son « Oh, oh, … peaux de lapins, peaux de lièvres ! »Le marchand de moutarde plongeait sa louche dans un pot de grès qui tenait bien droit sur sa baladeuse. Il en vendait pour 5 sous à la fois, le marchand de lait battu et son ton tonneau s’annonçaient à la trompette. Le marchand de graisse de marmotte vantait son produit : « Graisse de marmotte, graisse de marmotte pour les brûlures … »

Il y avait encore, comme au temps du Broutteux, des marchands de moules et des marchands de poissons qu’on reconnaît au bruit de leur crécelle mais ils avaient perdu leur accent flamand. Le planteur de Caïfa passait avec sa charrette à chiens.

 

On voyait bien sûr, dans chaque quartier, des marchands « d’oches ». Contre les vieux habits et les vieux métaux, ils donnaient aux enfants des petits moulins aux ailes rouges et bleus qui tournaient au vent. Il y avait aussi le plus drôle de marchand : le marchand de hérissons, un petit homme sec qui n’avait plus de dents. Il passait avec un sac et portait le hérisson dans les jardins. « C’est souverain, disait le petit homme sec, contre les vers et les limaces »

 

Mais où sont elles les trompettes et les crécelles, où sont – ils les petits marchands qui donnaient dans les rues et les courées, tant de vie et de couleurs ?On les entendait venir de loin les ménagères attendaient sur le seuils des maison et bavardaient entre elles. Les marchands connaissaient leurs clients et leurs enfants par leur nom, ils appelaient les vieux « grands-pères » et « grand’mères ». Ils lançaient aux femmes des plaisanteries pas toujours très convenables mais pleines de rire et de bonne humeur.

C’est fini, ou presque. 

Il reste encore le boulanger dans certains quartiers, peut être d’autres.”