Bonjour
Autre lecture de l’été, « la brouette et la navette de Paul DESALLE » éditions des Beffrois » me permet d’aborder la vie des Tisserands, paysans et fabricants entre 18010 et 1848, donc juste avant la création du quartier.
Cette vie a certainement perduré jusqu’au début du XXe siècle pour une partie de la population.
Nota : J’ai volontairement oublié d’étudier les chapitres sur Les Prud’homme, les Conflits sociaux, …. Cela sera peut être l’objet, un jour d’articles. A moins que cela ne vous intéresse, auquel cas je publierai votre article avec plaisir.
I Introduction
Le Ferrain est une « région-fabrique » : on va de la matière première textile jusqu’au produit fini ;
L’eau est un problème majeur pour l’époque. Tourcoing est née malgré cette absence.
Le canal n’arrivera que beaucoup plus tard, tandis que le chemin de fer arrive en 1842.
Il n’y a pas de bois sur notre secteur, on cultive du blé, du seigle, de l’orge, de l’avoine, du trèfle, de la luzerne, du colza de l’olliette, de la cameline, des légumes, du tabac, des fèves, du lin, des pommes de terre mais on ne cherche pas à augmenter les rendements de ces cultures.
L’élevage des bêtes à laines est très important (200 000 têtes dans le Nord en 1830 environ).
Jusqu’en 1804, la préfecture est à Douai, puis à Lille.
Tourcoing comporte 2 cantons; il y a un tribunal simple police et une justice de paix.
Il y a environs 10 830 habitants en 1800 à Tourcoing, (31 039 en 1838).
II le rouet et la navette
Jusqu’en 1844, la culture du lin occupe autant de surface que celle de la pomme de terre, de la betterave ou du seigle.
La laine était celle du mouton. On essaya d’améliorer la qualité par importation de moutons espagnols mérinos ou anglais leicester. Puis on l’importa directement.
Le coton venait d’Egypte, des Amériques, d’Inde, …, .
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En 1833, à Tourcoing il y avait 91 usines réparties de la manière suivante.:
– 32 peignages de laine,
– 24 filatures de coton,
– 20 de laine,
– 14 fabriques de tissus,
et une de tapis,
Mais en fait plusieurs usines étaient regroupées donc cela donne 52 usines seules et 19 ensembles mixtes réparties comme ceci :
– 22 peignages de laine,
– 17 filatures de coton,
– 7 de coton,
– 6 fabriques de tissus,
– 6 peignages laine + filature laine,
– 3 peignage laine + fabrique de tissus,
1 peignage laine + filature laine + filature de coton,
– 3 filatures de laine+ filature de coton,
– 2 filatures de lainer + fabrique de tissus,
– 1 filature de laine + fabrique de tapis,
et 3 filatures de coton + fabrique de tissus.
Les ouvriers de tout âge et de tout sexe étaient employés, répartis en 17 catégories :du batteur de coton au contremaître en passant par les éplucheurs, les porteurs de carde, les fileurs de lin, les rattacheuses, les dévideuses, les rattacheuses à retordre, les tisserands, les ourdisseurs, teinturier, les aide teinturier, les épailleurs, les tourneurs de carde et d’étirage, les peseuses de nappes, les servantes de cardes, les servants, les gratteur-cardeur, ….
III le travail en quenouille
Le filage fut longtemps une activité domestique et féminine.
Les garçons apprenant de métiers peu virile étaient considérés efféminés et un garçon gagnait plus dans les travaux des champs. Il y avait 9 fois plus de femmes dans les métiers textiles que les hommes. On ne pouvait imaginer le fait que les hommes et les femmes travaillent ensemble tant à domicile qu’à l’atelier. En 1848, il y a encore beaucoup de femmes mais l’effectif baisse. Les femmes ne faisaient pas que travailler. En cas de problème, elles n’hésitaient pas à aller défendre leur famille au Prud’homme. Il y est à noter qu’il y avait beaucoup d’entreprises dirigées par des veuves.
IV 40000 tisserands
L’activité de tissage était très saisonnière : 20 à 30 % de saisonniers dans le coton et 60 dans le lin.
Les ateliers de Tourcoing faisaient travailler toute la région alentour.
On peut donc estimer que le nombre de fileurs et tisserands produisant pour les marchands-fabricants de Roubaix-Tourcoing était d’environ 40000 ouvriers.
V l’activité saisonnière
Il est à noter que dans les villages alentour, l’activité textile était saisonnière et représentait un complément de revenu pour les paysans : occasionnelle, épisodique, après les travaux agricoles, de basse-cour, en fonction des demandes de tissus, … .
Beaucoup se disaient cultivateur et tisserand, tisserand et propriétaire, ….et parfois tisserand-horloger, …même cabaretier-tisserand.
Parfois des tisserands allaient s’engager dans les fermes, dans les brasseries, sucreries, … et arrêtaient donc de tisser temporairement.
Autre domaine concerné : les briqueteries : en 1834 à Tourcoing, il y avait 213 briqueteries dont seulement 21 permanentes.
Il n’y avait pas encore d’indemnité – intempérie pour les métiers du bâtiment.
Les métiers des textiles étaient donc un bon complément d’activité, même à la ville.
Un habitant travaillait donc dans plusieurs domaines de fort besoin tout au long de l’année : Il existait donc un marché du temps de travail.
Les saisonniers jouaient donc un rôle important dans l’activité économique de la région.
Mais il ne faut pas oublier qu’à Roubaix Tourcoing, il y avait des tisserands qui travaillaient toute l’année (succession des tissus d’hivers, d’été, ..)
A la semaine pour la suite de cet article
Hervé