Histoire du Virolois : le métier de Tonnelier

Bonjour,

Je vous parlais il y a peu de la brasserie Didry-Dubrulle qui possédait une tonnellerie.

Voici donc quelques informations, photos, vidéos et liens sur ce métier.

le tonnelier de Darney (une vidéo de l’INA)

– Voici un récit intéressant trouvé sur http://bacher26.over-blog.com

“le Tonnelier des Graviers(Tournon-sur-Rhône)

La construction d’un tonneau (méthode artisanale)

Pourquoi a-t-on supprimer ces métiers d’autrefois ?

Ces métiers familiaux de père en fils, ces métiers d’art et de savoir faire. Je me souviens lorsque j’allais encore à l’école dans les années 60, un tonnelier M. Dupin avait sa petite entreprise, son petit atelier, à quelques mètres de la place des Graviers.

Ce métier ne me laissait pas indifférent, j’aimais cette odeur et chaque fois je regardais bosser M. Dupin quelques    minutes. Un homme très gentil, très ouvert, à qui on pouvait poser pleins de questions,
Ce métier d’art complexe requiert la connaissance du bois, fer et feu et demande un grand savoir-faire pour avoir une étanchéité parfaite et contenances exactes des fûts ou tonneaux.

Je m’en souviens encore comme si c’était hier : La petite entreprise recevait des lattes de bois qu’il fallait dégrossir, si ma mémoire ne me fait pas défaut on appelait ces lattes des douelles, Le cintrage à chaud des douelles : l’objectif premier est de courber les douelles et de les insérer dans le bas du tonneau.

Ceci est nécessaire afin d’éviter qu’elles ne s’écartent.

Avant de commencer à serrer, le tonnelier place à l’intérieur du tonneau un petit brasero dans lequel il va brûler des copeaux de bois pour chauffer lentement les douelles tout en les mouillant régulièrement.

Lorsqu’elles sont chauffées, il commence donc à les serrer avec précautions afin qu’elles prennent la forme du tonneau.

Le serrage définitif : il ne reste plus au tonnelier qu’à serrer la partie inférieure du tonneau en y glissant les deux cercles restant.

Il placera d’abord le cercle central le plus grand des deux et terminera par le plus petit qu’il placera au fond du tonneau.

Une fois que les douelles se joignent parfaitement,

Pour l’étape suivante il fallait jouer l’équilibriste, poser un cercle de fer afin de maintenir les douelles, retourner le tonneau et le refermer avec de nouveaux cercles,,,

Pour la suite des opérations… Heu ! À vrai-dire, je ne m’en souviens moins bien ! Je vois encore  Monsieur Dupin raboter, tailler  en biseau,
Un trou de bonde est alors percé sur le tonneau grâce à une vrille, puis agrandi à la bondonnière (rabot conique à manche).
L’étanchéité est alors testée à l’eau chaude en balançant fortement le tonneau d’un fond sur l’autre. Toute fuite donne lieu à une réparation.

Les cercles provisoires sont alors enlevés, les douelles sont raclées ou poncées, et des cercles définitifs sont mis en place.

Ces cercles en bois, ou feuillard sont installés en tête (les poignées, servant à saisir fermement le tonneau) et en bouge (cercles de roule, protégeant et stabilisant le tonneau lors des roulages ou balancements).

Les tonneaux de fabrication courante sont le plus souvent cerclés de lames d’acier recourbées et rivetées par le tonnelier sur son enclume.

Pour terminer, un trou de servant aux soutirages et à l’installation d’un robinet peut être percé sur les fonds.

Les tonneaux de nos jours sont souvent remplacés par des cuves métalliques, les tonneaux sont manufacturés, importés, ce qui explique le glas des tonneliers et pourtant la France est un des premiers pays viticoles.

De nos jours un restaurant s’est installé à la place du tonnelier… Reçoit-il son vin en tonneau ?…”

– Quelques photos

Les Métiers de nos Ancêtres.(1) Le Tonnelier des Graviers(Tournon-sur-Rhône) - Jacky - l'ardéchois-(3) Le Tonnelier des Graviers(Tournon-sur-Rhône) - Jacky - l'ardéchois-(2) Le Tonnelier des Graviers(Tournon-sur-Rhône) - Jacky - l'ardéchois- le tonnelier - chemindetraverse

 

– un autre lien avec une vidéo récente le métier de tonnelier 

et quelques autres informations pour terminer  (source Métiers d’Autrefois illustrés sur le Net)

LOCALISATION
La fonction principale du tonneau étant d’être rempli d’un liquide (de préférence alcoolisé, c’est-à-dire du vin ou de l’alcool), le tonnelier exerçait surtout dans les régions viticoles, notamment le grand sud-ouest de la France, la Bourgogne, mais aussi l’Alsace, la Champagne, les Charentes…D’ailleurs, il était souvent aussi un peu vigneron.
LA MATIERE
Le principal matériau utilisé est le bois de chêne, fendu en merrains par le merrandier dans les forêt du Limousin, du Tronçais (les deux forêts de chêne les plus connues de France) ou des Vosges. Le tonnelier utilise également des cercles de bois entourés d’osier, ou plus récemment des cercles de fers.
LES OUTILS
La première étape de la fabrication est le dolage qui consiste en la préparation des douelles qui serviront à fabriquer le tonneau. Le tonnelier utilise pour cela la plane et la colombe.
Vient ensuite l’assemblage ou bâtissage : le tonnelier réunit les douelles en tronc de cône, ceinturées à l’extrémité supérieure par une cercle provisoire. En utilisant l’asse et le chasse, un deuxième cercle est enfoncé à mi-hauteur. Lorsque la barrique a pris forme, elle est mouillée et un feu de copeau est allumé à l’intérieur. Quelques heures plus tard, à l’aide du bâtissoir (aussi appelé la botissoire), le tonnelier ressère les douelles à l’autre extrémité et met en place un troisième cercle (ou moule).
Différents rabots permettait d’égaliser , de chanfreiner, de creuser la rainure où viendra se loger le fond ; ils avaient pour noms rabot cintré, rabot jabloir ou jabloir ou ruelle, chanfrinière ou stockholm…
Le cerclage définitif était ensuite effectué ; les cercles étaient enlevés un à un, le fond était inséré en écartant les douelles avec le tire-fond ou chien, puis les cercles définitifs, en fer ou en bois étaient posés fermement.
Pour terminer, les bondonnières, grosses vrilles coniques emmanchées, servaient à percer les bondes. Le robinet ne sera fixé qu’au moment de la mise en perce.
t001_001

t001_002

t001_003

t001_004
La plane
(Photo R. NOURRY)
La colombe
(photo F. MORELLEC)
Différentes sortes d’asses
(Photo F. MORELLEC)
Le rabot cintré
(Photo R. NOURRY)
t001_005

t001_007

t001_006

Le jabloir
(Photo R. NOURRY)
La botissoire Les bondinières
(photo F. MORELLEC)
AU FIL DU TEMPS
Le tonneau est connu chez nous depuis 2000 ans ; il servait à stocker des produits liquides (vin, bière, cidre, eau), mais également solides comme les grains, les salaisons et même les clous.
D’abord appelé charpentier de tonneau, le tonnelier a pris l’appellation qu’on lui connait au XIIIème siècle. Au moyen-âge, les rois avaient leur propres tonneliers, chargés d’entretenir les barils et les muids.
A Paris, au XVIIème, ils furent réunis aux déchargeurs de vin, les seuls qui avaient le droit de débarquer le vin qui arrivait par bateau. Le tonnelier de village était pratiquement le seul à fabriquer des tonneaux ou à réparer les vieux fûts des vignerons. Il était payé à la pièce.
L’utilisation récente des cuves en métal, puis en plastique a mis à mal la profession jusque dans les années 1950. L’élevage des vins sous bois, surtout dans le Bordelais a redonné la vie à cette profession.
Inventé par nos ancêtres les Gaulois, ce pur produit français qu’est le tonneau a traversé les siècles. Tout le savoir-faire du tonnelier est réuni dans cet objet pratique et nécessaire. Son coup de main et son coup d’oeil feront la bonne barrique qui permettra le vieillissement du vin ou de l’alcool. Patrons :
Saint Vincent (comme les vignerons)Saint Nicolas, Saint Jean-Baptiste suivant les régions.

Noms de famille :
Tonnelier, Letonnelier, Cuvelier, Cuvellier, Cuvillier (fabricant de cuves)

Régions
Autrefois les tonneliers formaient la corporation des charpentiers de tonneaux.
Selon les régions, on les appelait aussi broquiers, futailliers, lieurs de cuve, barilliers.
Dimensions des fûts
Les différentes dimensions des fûts :

Le galopin 0,23 litre
La chopine 0,46 litre
La pinte 0,93 litre
Le pot 1,83 litre
Le setier 7,43 litres
Le broc 8 litres
Le petit fût 50 litres
La demi-pièce 110 litres
La fillette 134 litres
Le bussard 200 litres
La pièce 220 litres
Le muid 268 litres
La pipe 400 litres
La tonne 1000 litres
Le foudre plus de 11500 litres