La vie des habitants au XVIe / XVIIIe à Tourcoing (épisode 3 et fin)
« la vie quotidienne à Tourcoing, les gens du Textile au XVI e – XVIII e siècle »
Source » La vie quotidienne à Tourcoing autrefois Tome 2 Paysage et Société 16e – 18e siècles » Paul DELSALLE 1989
Voici les éléments intéressants à retenir :
Aspect du Paysage au XVII e siècle
– Il semble que la ville en 1680, ai une surface de 1500 hectares composée de 976 hectares de labours seuls et 516 hectares de prés, bois, jardins et manoirs.
– Outre les arbres fruitiers, il y avait comme essence le frêne, le chêne, le saules, le bouleau dans la campagne de Tourcoing,
Des Labours aux Vergers
Au fils des années, en fonction des besoins il semble que la surface des prés, bois, jardins et manoirs ai augmentée. Et celle des labours diminuée.
Les arbres, ormeaux et Obeaux au XVII e siècle
– Il y avait jusqu’à 40 % de verger,
Le paysage vu à travers la Dime
– La dime était un impôt injuste car il ne concernait pas tout le monde. En fait il était payé par les occupants fonciers, les paysans (1,7 %), les bourgeois propriétaires (5.8 %) c’est-à-dire très peut de tourquennois,
– La Dime vient du taux 10 %,
– Elle était prélevée début juillet dés que l’on pouvait appréhender la qualité de la future récolte,
– La pomme de terre, le sarrasin arrive au début de XVIII e siècle,
– On sait que le territoire était divisé en plusieurs zones,
– Seuls les labours étaient dimés et cela n’excédait pas 600/650 hectares.
Les fossés : espaces de la mort
– Beaucoup de maisons bénéficiaient d’un puits particulier ou mitoyen. il y avait aussi des puits commun,
– Il y avait beaucoup de fossé, de mare, de fosse,
– Il y avait donc un certain nombre d’accidents, de suicides.
Les fortifications éphémères
– Une ancienne carte pour la négociation du traité des limites de 1769 montre Tourcoing avec des fortifications,
– En 1755, un marchand demande l’autorisation de démolir « l’aile en briques à côté de sa maison et tenant, ayant servi avec celle de l’autre côté pour barrière et garantie du bourg du dit Tourcoing pendant les guerres dernières et construite par les devanciers (prédécesseurs des échevins) », certainement construite vers 1744/1745 au moment de la guerre de succession d’Autriche.
– Au XVIII e siècle, il y aurai eu « une enceinte » ou barrière,
– 13 barrières en « charpente et maçonnerie » furent édifiés en 1792, elles servaient à contrôler l’accès à la ville, on connait le nom de 3 : Porte de Lille, Porte de Courtrai, Porte de Wattrelos.
Le Paysage Souterrain : d’une cave à l’autre
– Au début du XIX e siècle, les caves n’étaient pas une partie essentielle de la demeure,elles n’étaient pas un espace de travail pour le tourquennois (contrairement à ceux de Lille, Cambrai), elles étaient nombreuses.
– Il y avait des caves communicantes d’une à l’autre, un ruisseau y passait parfois.
Origine de la place Roussel : commerce et urbanisme
– Autre fois appelée « nouvelle » « petite » afin de la distingue de la « grand’ place »
– Crée vers 1758 / 1759,
– Créée pour « établir un marché aux bêtes et au charbon pour ne pas embarrasser la Grand’ place »
– Origine de propriété : Joseph Roussel, il l’a vendu 8 fois plus chers que le prix normal,
– A l’origine, elle avait une surface de 2895 m², verger sans édifices, avec une grange des pauvres le long.
– Les travaux furent nécessaire pour améliorer les infrastructure du quartier (création d’un égout, de ruelle pavée, ;…..,
– G Dron supprimera l’îlot entre les rue Martine, Saint-Ursule et Ursuline, ce qui contribuera à agrandir la place,
– « Charles et Albert Roussel » vient de l’ancien maire (Charles) et du musicien (Albert).
Vers un nouveau paysage urbain : les peigneuses chassent les vergers
– Le paysage évolue, Tourcoing connaît, au milieu de XIX e siècle, une révolution industrielle (entre autre sous le règne de Napoléon III (1852-1870)),
– Création des premiers ateliers de filatures pendant la Révolution, puis les machines à vapeur (1800/1840),
– Coté peignage, rien ne change avant 1852,
– La 1er peigneuse mécanique arrive en 1792 (CARTWRIGHT); en 1850, l’HOLDEN mais elles ne seront réellement installées à Tourcoing qu’en 1850/1853. (le peignage manuel restait de meilleure qualité)
– Le remplacement a du se faire lentement entre 1852 et 1870,
– Les fossés, les vergers devinrent inutiles,
– Les ateliers, puis les usines remplacent les vergers,
– Le travail à domicile est progressivement réduit, les conditions de vie à domicile se dégradent : il y avait un jardin séchoir dans chaque maison qui devient inutile.
Les établissement industriels Non Textiles
– Il ne faut pas oublier qu’il y avait aussi des brasseries, des briqueteries, des tonnelleries,
– Tourcoing, contrairement à Roubaix, est une des plus anciennes cités industrielles d’Europe,
– Tourcoing fût, sous l’Ancien Régime, une des rares villes purement industrielle,
– Suite au grand incendie de 1711, de nombreuses briqueteries virent le jour : se sont des espaces où l’on prélève l’argile, on le cuit, on le vend. Dés que l’exploitation superficielle est terminée, la concession s’achève et l’on construit dessus.
– Les opérations de teinture s’effectuaient aussi à Tourcoing et nécessitait beaucoup d’eau, apparemment il y en avait dans tous les quartiers,
– La première tannerie de Tourcoing apparaît réellement en 1675, rue des Poutrains (… une belle maison manable …comportant un bâtiment de 10 sur 5 m abritant les cuves…),
– Auparavant « les tanneurs traitaient les peaux en bordure de l’Espiérre »
– Au XVIII e siècle, encore au XIX e siècle, il y avait un moulin à tan ou « moulin à écorce » ,
– Selon certains documents, les bouchers fournissaient aux tanneurs les cuirs à tanner,
– Il y avait beaucoup de brasseries, les liens entre brasseurs et cabaretiers étaient étroit.
– On ne connait qu’une seule savonnerie à Tourcoing (malgré l’importance du savon dans le dégraissage de la laine).
Les artisans aux XVIII e siècle
– Il n’y aurai à cette époque que 2,6 % d’artisans (parmi eux, 25 % des bâtiments, 9% fer et métaux, 7 % bois, 30 % objets/ cuir, 28 % confection),
– Il y avait énormément de cordonniers à Tourcoing ( 1 pour 90 personnes) contrairement à certaines villes où il y avait 1 pour 250 environs
– On sent une évolution : certaines taches qui étaient accessoires (par exemple pour le menuisiern : la pose des vitres) deviennent un travail à temps plein pour le vitrier.
Le négoce du vin au XVIII e siècle
– Joseph Roussel fût un des grands négociants en savon et vin de Tourcoing,
– Parmi ses clients il y avait les cabarets A la demie lune, A Saint Blaise, à l’Hôtel de Ville, au Cygne, à la Tossée, aux Canonniers, au Duc d’Havré,
– Il y avait aussi les curés alentours,
– Il devait y avoir 5 ou 6 négociants dont le principal J. Roussel.
Le cout le vie, le prix des choses au XVII / XVIII e siècle
– A l’époque, les loyers des maisons, les biens fonciers coutaient moins chers,
– Le pain, le beurre coûtaient plus chers,
(un développement approfondi sera certainement rélalisé dans quelque temps)
Riches et Pauvres : les domiciles
– En fonction de l’impôt indirect, la taille (en fonction des revenu présumé des contribuables) il est possible de savoir où habitaient les gens : la Marliére, la Croix rouge, des Poutrains, … étaient plus pauvre, Tilleul/Croix ,… étaient plus tôt riche,
– Au vu des recensement au XVIII e siècle, on sait que 75 % des habitants habitaient le bourg ;
– A partir du recensement de 1790, on remarque qu’il y avait 172 personnes au Piats (36 familles), au Tilleuls 115 personnes pour 24 famille,
Les relations entre Leyde et Tourcoing
– Leyde (située à 15 km de La Haye et de 40 km d’Amsterdam aux Pays-Bas) a semble – t -il entretenu beaucoup de relation avec Tourcoing durant les XVI, XVII et XVIII e siècles,
– Ce fût une ville industrielle, beaucoup de Tourquennois y aurai émigrés, les archives historiques lointaines ont été apparemment préservées et permettent de comprendre l’organisation de ce type de ville (contrairement à Tourcoing où beaucoup d’archives aurai disparu à la Révolution),
– Beaucoup de familles actuelles aurait des descendants dans cette région des Pays-Bas,
– Cela peut être une idée d’article dans les semaines à venir.
Je vais vous parler maintenant de « Tourcoing en général sous l’Ancien régime (16 au 18 e siècle) »
Livre de Paul DELSALLE , 1987
En complément des articles précédentes sur l’histoire de Tourcoing :
– Il y avait des pompiers à Tourcoing avant le grand incendie de 1711
– Un des gros problèmes dans les maisons en 1711 était qu’il n’y avait pas de mur entre les maisons mitoyennes mais des cloisons plus facilement inflammable que les briques. Donc le feu se transmettait trés facilement de l’un à l’autre. Ceci explique quelques gros incendies de Tourcoing.
Tourcoing utilisait ses handicaps comme force de développement :
– 1er : trop proche de Lille, malgré l’importance de sa population, elle n’a jamais reçu les sièges de pouvoir qu’elle était en droit d’attendre,
– 2nd : les voies de communications passaient par les grandes villes proches Lille et Tournai,
– 3iéme : il fallait de l’eau et Tourcoing n’avait pas de rivière, de canaux comme Lille et tournai, le creusement de puits semble avoir été un passe temps chronique
Malgré tout la croissance de Tourcoing fut plus rapide que Roubaix.
Tourcoing c’est étendu en creusant des puits autant que besoin, alors que Roubaix, son Magistrat avait délimité la zone de production au Bourg jusqu’à la fin du XVIII e siècle.
Il y eu vers 1650 un début de culture de tabac.