Bonjour
Marie-Thérèse m’ a transmis cette information : l’usine Lorthiois-Leurent était devenue Leurent de la rue du Touquet.
Le saviez vous ?
Hervé
Bonjour,
Voici la 2 iéme et dernière partie de la vie des Tisserands, paysans et fabricants entre 1810 et 1848 .
Bonne lecture
Hervé
V Ateliers à la Campagne
Entre 1790 et 1830, lors de la création des frontières, certains ateliers durent arrêter leurs activités car situé trop proche de la frontière nouvellement créée
A partir de 1830, arrive le métier Jacquard (différent du métier à la marche). Et ses 5 obligations :
– Déclaration préalable au bureau de Tourcoing,
– Autorisation des douanes pour le lieu d’implantation « en arrière de Tourcoing »,
– Origine des matières premières à justifier,
– Pas de fabrication d’étoffes pour gilets et ne pas employer de la laine filée au gras,
– Faciliter le travail des préposés de la douane « le droit d’exercice dans les ateliers détachés ».
En février 1841, cette différence est supprimée mais le douanier doit venir couper le pièce de toile chez le tisserand. Cette mesure était prise contre la fraude ;
Des ateliers se créent donc dans le Pévèle vers Orchies, Cysoing, Pont à Marque, …
Les ateliers à la campagne se sont imposés par le calme collectif des habitants contrairement à la ville où ils sont plus turbulents.
A la ville, les ateliers se sont imposés pour des raisons techniques et de rentabilité.
Le fait d’avoir des ateliers dans plusieurs endroits permettait de continuer à produire en cas de turbulences sociales.
Il y avait aussi, à Roubaix et Tourcoing, contrairement au autre ville, des conseils de Prud’homme :
Uniquement les fabricants domiciliés dans ces villes relevaient du conseil, d’où parfois plus de problèmes avec les ouvriers.
Cela a contribué à désindustrialiser la frange frontalière, à industrialiser Lille Roubaix Tourcoing et l’arrière pays (Pévèle, Mélantois, ….).
VI la vie en fabrique
a) Les obligations réciproques
Tout d’abord le fameux engament réciproque : le maitre ne pouvait licencier immédiatement l’ouvrier et l’ouvrier ne pouvait pas quitter immédiatement l’usine .
Le plus souvent ils s’engageaient mutuellement pour une durée de quinze jours jusqu’au samedi soir. L’ouvrier prévenait le samedi matin avant 8h mais l’heure variait suivant les usines.
Parfois L’engagement n’était que d’une semaine ou inégal.
b) Les limites de l’engagement :
Une période d’essai dégagée de tout engagement est très rare.
Parfois, Il fallait payer pour partir avant.
Il y avait aussi un nombre limité d’ouvriers qui pouvaient partir en même temps.
c) Le livret d’Ouvrier
Il était comme une menace.
Il fallait le déposer au bureau du maitre pour entrer dans l’usine.
Peu de règlement en parle.
d) Les Horaires :
Les règlements étaient pointilleux sur les horaires :
Horaires sont souvent fixés par les usages de la ville où est installée l’atelier.
En général 14h repos et repas compris.
En Eté de 5 à 20h, en Hivers de 7 à 21h30
C’est la cloche qui annonce les poses, le repas, l’ouverture et la fermeture des portes (15mn après la cloche en général)
Les temps de repos sont très variables : longue pose à midi, plusieurs ¼ heure dans la journée,
La journée du lundi se terminait souvent à 17h.
e) Retard et Absence
Le retard est souvent sanctionné : suivant la durée, cela pouvait être une amande, la remise du livret donc le renvoie, renvoi sans possibilité de réclamation
f) Les sorties de l’atelier
Peu de personnes étrangères à l’entreprise entraient dans l’atelier.
La sortie était interdite sans autorisation et sous pêne d’amende ou de renvoi.
Se promener dans la cours de l’usine, en dehors des poses, était mal vu et pouvait engendrer une amende.
g) La nuit
On ne travaillait pas la nuit en général.
h) Discipline
Il a fallu de nombreuses années pour discipliner la main d’œuvre (à en juger par l’importance des articles dans les règlements).
i) Les vols, l’alcool, les jeux
Un vol de quelque nature que se soit dans l’atelier engendrait au mieux une amende, au plus une plainte.
Se présenter en état d’ébriété, introduire des « liqueurs fortes » engendrait aussi une amende.
Les jeux de toutes espèces, gribouillages, descendre d’un étage pour discuter était également interdit.
j) Insubordination
En cas d’insubordination, de complot, pour quelque motif que se soit, on risquait la prison (2 à 5 ans)
Hors de question de se disputer, de se quereller, de troubler l’ordre.
Toute coalition pour faire cesser en même temps le travail ou empêcher l’accès à l’atelier sera puni d’emprisonnement d’1 mois minimum, jusqu’à 2 à 5 ans pour les meneurs.
k) L’atelier
On le balayait 2 fois par jour (à midi et au soir à la cloche). Certains fabriquants accordaient ¼ d’heure.
On balayait à sa place, sous et son métier, et chacun son tour (du premier métier au dernier). L’atelier devait être toujours dans un état de propreté impeccable.
Une fois par mois en général, un grand nettoyage était effectué (incluant les fenêtres et châssis).
l) Le feu
Pour éviter les incendies fumer était interdit (y compris introduire une pipe allumée).
Les ouvriers ne pouvaient pas toucher aux poêles et aux quinquets (lampes à huile).
m) Utilisation des amendes :
Les amendes que payaient les ouvriers étaient souvent mises dans une caisse que le patron répartissait aux ouvriers à la fête des tripiers, ou pour soutenir un ouvrier malade ou récompenser un bon élément.
Elles n’étaient imposées que pour maintenir l’ordre et maintenir la régularité du travail
n) Le contremaître
Le contremaître était essentiellement responsable de l’ordre et l’application du règlement. Vraisemblablement il n’était qu’un ouvrier parmi les , désigné par le maître.
o) Le règlement
Le règlement était toujours affiché de manière très visible
Pour conclure sur cette partie : lors d’une enquête effectuée en 1842 et 1843, 36 fabricants de Tourcoing sur 59 possédaient un règlement (alors qu’à Roubaix seulement 4 sur 42 en possédaient)
VI les relations professionnelles
Dans les tissages ateliers : il y avait 1 période d’essais de 15 jours.
De même que chez les tisserands à domicile.
Il y avait parfois des intermédiaires chargés de recruter et gérer les ouvriers.
Un fileur avait besoin d’un rattacheur. Mais le fabricant embauchait le fileur. Charge à lui de gérer et de payer son rattacheur.
Il y a avait un grand nombre de conflit dû au prix de façon (jusqu’à 25% des affaires au Prud’homme)
VII le conseil Prud’hommal
Je n’ai pas encore étudié ce chapitre.
VIII L LIVRET DE L OUVRIER
Je n’ai pas encore étudié ce chapitre.
IX les conflits patrons / ouvriers :
Je n’ai pas encore étudié ce chapitre.
X l’habitat et le voisinage
a) La répartition des maisons dans le paysage
Tourcoing s’agrandissait sur la campagne (contrairement à une ville close). Les maisons se sont installées le long des chemins.
Jusqu’en 185o, Tourcoing restait une ville à la campagne.,
En 1827, on pouvait résumer Tourcoing de cette façon :
– Ville installée au centre du finage, bien agglomérée depuis 2 siècles,
– Au Nord, au-delà de St Christophe, vers la place et l’église St Jacques, le long de la rue de Lille
– Au Sud, à partie du château, vers l’hospice civil
– Au-delà s’ouvrai la campagne avec un habitat répartie des mi- hameaux, mi dispersé.
– Les hameaux (très nombreux) sont très petit : Pont des Piats, La Malcense, Chêne Houpline, La Potente, Le Clinquet.
– Quelques grosses censes étaient encore isolées (Les Orions, ferme Montagnes, ferme Dudus, ferme de la Vigne, La Bourgogne, le Fresnoy.
Des rangées de maisons identiques commencent à apparaitre (tel au Flocon, à la Petite Alouette (sur la route de Lille à Roubaix))
On construisait n’importe où suivant le bon vouloir du lotisseur souvent propriétaire du terrain.
Le cadastre de 1850 ne montre pas de gros changement dans la philosophie des implantations si ce n’est au Sud-est dans la zone de la gare.
On peut donc dire que l(habitat ouvrier est né à la campagne.
b) Les intérieurs des maisons
En règle générale, les maison du tisserand était modeste, mais loin d’être misérable .
Le mobilier (garde-robe,coffres,armoires, lits, tables et chaises, buffet..) se répartissait dans quelques pièces.
Outre l’ouvroir, Il y avait la cuisine :
– Cette pièce contenait un foyer « l’étuve »,
– La famille y partageait les repas autour de la table
– La batterie de cuisine comprenait : des chaudrons et marmites, casseroles et écumeuses souvent en cuivre, de la vaisselle d’étain et de valence .
– Parfois la cuisine ne se distinguait pas de la place d’entrée.
On peut s’en rendre compte en découvrant l’inventaire de la « place d’entrée » de la maison de Jean-Baptiste Chombart, ouvrier de fabrique, au faubourg Salnt-Antoine à Roubaix :
– une crémaillère, un grildet une méquaine,
– un grand buffet vitré renfermant :
*12 assiettes de fayance,
* 17 d’étain compris
* 7 plats,
* 2 pots d’étain,
* une louche Idem,
* une cafetière en cuivre,
* une mauvaise en fer blanc,
* deux tasses et deux sous-tasses,
* 6 autres cuillères en étain,
* 6 fourchettes en fer,
*2 verres à bières, 2 bouteilles en verre,
* un plat de terre,
* une pendule avec sa botte,
* une petite crèche,
* deux autres plats de fayance,
* un tour de cheminées,
* une casserole,
*une bassinoire en cuivre et une paielle .
Rien de luxueux, mais ce n’était pas non plus la misère des taudis lillois contemporains
Ces intérieurs de maisons de tisserands, de fileurs, d’ouvriers de fabrique étaient encore profondément campagnards.
On y rencontrait souvent le petit matériel nécessaire à la fabrication du beurre, comme dans la maison de Noël Spriet, tisserand à Wattrelos :
– un tonneau à battre le beurre, ou indispensable à la panification
– 3 sacs dont un contient un demi-hectolitre de farine,
– un autre même quantité
– un troisième avec un quart d’hectolitres de seigle .
Beaucoup de gens du textile avaient donc des modes de vie paysans.
c) L’ouvroir :
Les tisserands à domicile dans une pièce spécifique de leur maison appelée Ouvroir
Souvent situé au rez-de-chaussée, il contenait ;
– Au moins 1 métier à tisser (souvent 2 ou3),
– des chariots à épeules et à doubler,
– rouet
– navette, vilebrequin,
– dévidoir, balance, biquet
– outils divers (hache, scie, marteau, fer mort, truelle, warlope, maillet.
Il était le lieu de rencontre professionnel du fabricant et du tisserand
d) La promiscuité
Du fait de la promiscuité des différentes catégories sociales dans une même rue , les relations sociales étaient parfois tendues pour des raisons professionnelles et ou de voisinage.
Analysons par exemple le rue du Tilleul à partir du recensement de 1846.
On constate qu’i n’y a aucune ségrégation, aucune séparation géographique des différentes professions.
Nous trouvons en effet :
– les fabricants, les filateurs et les rentiers domiciliés dans différents endroits de la rue . n° 33, 36, 43, 54, 57, 58, 63, 68, 71, 99 ou 115.
– Les Industriels étaient séparés les uns des autres par des commerçants (n° 38. 42, 45, 48, 55, 70, 97),
– Les commerçants auprès des artisans (n° 33, 37, 47, 52, 56, 58, 76, 85, 94, 119),
– des domestiques (n°: 34, 36, 42, 47, 54, 57, 64, 68, 75, 84, 91, 99, 106, 113, 120)
– Les apiculteurs complétaient cette promiscuité des différentes catégories socioprofessionnelles dans une même rue (n° 47, 59, 99, 106, 113, 118), sauf évidemment dans la parue la plus proche du centre de la ville.
Les ouvriers et les ouvrières du textile étalent très nombreux , on pouvait rencontrer :
– les détricheurs (n° 33, 58, 63),
– les rattacheurs (n° 61, 66. 77, 84, 103, 119),
– les tisserands (n°: 58, 85, 92, 112, 120)
– les couturières (nos 33, 47, 85, 109),
– les fileurs de laine ou de coton (nos 57, 61, 66, 75, 86, 103), et tant d’autres dispersés aussi (redoubleuses, peigneurs, botteleuses, etc.)
Enfin, d’un bout à l’autre de la rue; venaient s’intercaler différentes personnes aux professions diverses :
– institutrice(n° 53),
– cantonnier (n° 85),
– commissaire de police (n° 93),
– brigadier de douane (n° 94),
– employé au chemin de fer (n° 102),
– tireur de cordes (n° 104),
– paveur (n° 112),
– employé à la station (ancien nom désignant la gare)(n° 119)
En outre, sur une rue comportant 253 personnes de professions différentes, nous n’en rencontrons jamais plus de 15 successives appartenant à un même secteur professionnel.
Même à l’intérieur de ce groupe de 15 personnes (n° 76 à 84) la variété des professions textiles doit être notée :
– 1 couturière,
– 4 fileurs, 1 rattachasseuse,
– 1 dévideuse,
– 1 ouvrière,
Un tisserand habitait le même type de maison que la paysan et l’artisan. Ses voisins étaient du métier, commerçants, …. Tout le monde, même les employeurs se retrouvaient aux cabarets.
Cette mixité, amplifiée par les changements de métier fréquent, provoqua des réseaux de « sentiments indépendants du métier » qui renforçaient les rapports sociaux : quasiment tous les habitants avaient des origines es paysannes ou artisanales
XI les fabricants
Cela n’est pas étudié ici. Un jour certainement
XII le salaire des Tisserands et autres métiers du textile
Exemple sur Cysoing | |||||
---|---|---|---|---|---|
Prix par jour en Francs | Prix par jour en Francs | Prix par jour en Francs |
|||
Aide batteur | 0,5 | Epouilleuse | 0,3 | Rattacheuse en fin | 0,7 |
Aide-teinturier | 0,75 | Fileur en fin | 3 | Rattacheuse à retordre | 1 |
Bobineuse | 0,6 | Fileur en gros | 3,5 | Rattacheuse en gros | 0,75 |
Batteur de coton | 1 | Gratteur | 1 | Servant derrière en gros | 0,6 |
Cardeur | 1 | Manège (Tourneur) | 1,25 | Servante de tirage | 0,7 |
Contremaître | 4 | Ourdisseur | 1 | Teinturier | 1,5 |
Déboureur de carde | 1,5 | Peseuse de nappes | 0,75 | Tisserand en fabrique | 1,5 |
Dévideuse | 0,75 | Porteuse aux cardes | 0.60 | Tisserand à domicile | 1,25 |
Eplucheur | 0,3 | Servant dernière en fin | 0,4 | ||
Exemple sur Roubaix-Tourcoing | |||||
Chauffeur | 1.75 | Dévideur | 1 | Serruriers | 3 |
Contremaîtres | 1500 F par soit 5F par jour | Fileur | 2.5 | Teinturier | 1.75 |
Déboureurs | 1.75 | Rattacheur (se) | 1 |
XII Esquisse d’un portrait des gens du textile
L’auteur de ce livre a étudié beaucoup d’archives et a obtenu les résultats suivant :
Taille moyenne des hommes 1,66 m
Taille moyenne des femmes : 1,55 m
Couleurs des yeux des hommes Gris, bleu, brun
Couleurs des yeux des femmes :Gris, bleu, roux
Age moyen des ouvriers :
Usine | Filature | Fabrique de tissage | Peignage |
---|---|---|---|
Nombre | 44 | 3 | 12 |
Effectif ouvriers | 2487 | 440 | 567 |
8 à 12 ans | 252 (10,13%) | 25 (5,68%) | 2 (0,35 %) |
12 à 16 ans | 394 (15,84%) | 45 (10,22%) | 12 (2,11 %) |
plus de 16 ans | 1841 (74,02 %) | 370 (84,09 %) | 553 (97,53 %) |
% de moins de 16 ans | 25% | 16% | 2,50% |
Vêtements : les ouvriers aimaient à être bien vêtus, quand ils gagnaient un peu d’argent, « ils l’employaient en bonne partie à leur toilette » . On voyait le dimanche des ouvriers en habit noir et chapeau fin se promener.
La nourriture : la nourriture de l’artisan est la viande 1 à 2 fois par décade, puis du lait battu, des fruits, des pommes de terres. A la campagne, il ya de la viandes salée et les ressources du jardin dessus. Café, Thé, genièvre ne sont que trop commun.
Le pain est l’aliment de base . A Roubaix on fabriquait 3 sortes: 1 à base de fleur de froment, 2 2/3 froment net 1/3 farine brute, 3 avec farine de blé.
Instruction : sur 44 enfants sur 412 ont reçu une instruction minimum en 1843
XIII Emploi du temps
Plus de 15 h de travail quotidien, moins en hivers plus en été.
Voici une étude des horaires des usine à Tourcoing en 1843 :
Horaires | Nombre d'usines | Observations |
ÉTÉ | ||
Début à 5h | 36 | |
début à 5h30 | 8 | |
fin à 20h | 33 | |
fin à 21 h | 10 | |
Début 5 fin 17h | 1 | Motte-Destombes |
HIVERS | ||
Début à 7h | 14 | |
Début à 7h30 | 13 | |
Début à 8h | 17 | |
fin à 21h | 23 | |
fin à 22h | 21 |
On peut dire apparemment solidaire, les ouvriers, les paysans, les patrons, propriétaires, ., ne l’étaient pas.
« le chacun pour soit » était la règle.
Des sociétés mutuelles d’entre-aide apparaisse à cette époque, les sièges sont souvent des cabarets.
Leur but est philanthropique, l’entre aide, les loisirs, la détente, la distraction….
La genèse du monde ouvrier est en route, d’autan plus que l’industrialisation s’accélère à partir de 1848,
Voilà ce que je retiens de ce livre.
Hervé
Bonjour
Autre lecture de l’été, « la brouette et la navette de Paul DESALLE » éditions des Beffrois » me permet d’aborder la vie des Tisserands, paysans et fabricants entre 18010 et 1848, donc juste avant la création du quartier.
Cette vie a certainement perduré jusqu’au début du XXe siècle pour une partie de la population.
Nota : J’ai volontairement oublié d’étudier les chapitres sur Les Prud’homme, les Conflits sociaux, …. Cela sera peut être l’objet, un jour d’articles. A moins que cela ne vous intéresse, auquel cas je publierai votre article avec plaisir.
I Introduction
Le Ferrain est une « région-fabrique » : on va de la matière première textile jusqu’au produit fini ;
L’eau est un problème majeur pour l’époque. Tourcoing est née malgré cette absence.
Le canal n’arrivera que beaucoup plus tard, tandis que le chemin de fer arrive en 1842.
Il n’y a pas de bois sur notre secteur, on cultive du blé, du seigle, de l’orge, de l’avoine, du trèfle, de la luzerne, du colza de l’olliette, de la cameline, des légumes, du tabac, des fèves, du lin, des pommes de terre mais on ne cherche pas à augmenter les rendements de ces cultures.
L’élevage des bêtes à laines est très important (200 000 têtes dans le Nord en 1830 environ).
Jusqu’en 1804, la préfecture est à Douai, puis à Lille.
Tourcoing comporte 2 cantons; il y a un tribunal simple police et une justice de paix.
Il y a environs 10 830 habitants en 1800 à Tourcoing, (31 039 en 1838).
II le rouet et la navette
Jusqu’en 1844, la culture du lin occupe autant de surface que celle de la pomme de terre, de la betterave ou du seigle.
La laine était celle du mouton. On essaya d’améliorer la qualité par importation de moutons espagnols mérinos ou anglais leicester. Puis on l’importa directement.
Le coton venait d’Egypte, des Amériques, d’Inde, …, .
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En 1833, à Tourcoing il y avait 91 usines réparties de la manière suivante.:
– 32 peignages de laine,
– 24 filatures de coton,
– 20 de laine,
– 14 fabriques de tissus,
et une de tapis,
Mais en fait plusieurs usines étaient regroupées donc cela donne 52 usines seules et 19 ensembles mixtes réparties comme ceci :
– 22 peignages de laine,
– 17 filatures de coton,
– 7 de coton,
– 6 fabriques de tissus,
– 6 peignages laine + filature laine,
– 3 peignage laine + fabrique de tissus,
1 peignage laine + filature laine + filature de coton,
– 3 filatures de laine+ filature de coton,
– 2 filatures de lainer + fabrique de tissus,
– 1 filature de laine + fabrique de tapis,
et 3 filatures de coton + fabrique de tissus.
Les ouvriers de tout âge et de tout sexe étaient employés, répartis en 17 catégories :du batteur de coton au contremaître en passant par les éplucheurs, les porteurs de carde, les fileurs de lin, les rattacheuses, les dévideuses, les rattacheuses à retordre, les tisserands, les ourdisseurs, teinturier, les aide teinturier, les épailleurs, les tourneurs de carde et d’étirage, les peseuses de nappes, les servantes de cardes, les servants, les gratteur-cardeur, ….
III le travail en quenouille
Le filage fut longtemps une activité domestique et féminine.
Les garçons apprenant de métiers peu virile étaient considérés efféminés et un garçon gagnait plus dans les travaux des champs. Il y avait 9 fois plus de femmes dans les métiers textiles que les hommes. On ne pouvait imaginer le fait que les hommes et les femmes travaillent ensemble tant à domicile qu’à l’atelier. En 1848, il y a encore beaucoup de femmes mais l’effectif baisse. Les femmes ne faisaient pas que travailler. En cas de problème, elles n’hésitaient pas à aller défendre leur famille au Prud’homme. Il y est à noter qu’il y avait beaucoup d’entreprises dirigées par des veuves.
IV 40000 tisserands
L’activité de tissage était très saisonnière : 20 à 30 % de saisonniers dans le coton et 60 dans le lin.
Les ateliers de Tourcoing faisaient travailler toute la région alentour.
On peut donc estimer que le nombre de fileurs et tisserands produisant pour les marchands-fabricants de Roubaix-Tourcoing était d’environ 40000 ouvriers.
V l’activité saisonnière
Il est à noter que dans les villages alentour, l’activité textile était saisonnière et représentait un complément de revenu pour les paysans : occasionnelle, épisodique, après les travaux agricoles, de basse-cour, en fonction des demandes de tissus, … .
Beaucoup se disaient cultivateur et tisserand, tisserand et propriétaire, ….et parfois tisserand-horloger, …même cabaretier-tisserand.
Parfois des tisserands allaient s’engager dans les fermes, dans les brasseries, sucreries, … et arrêtaient donc de tisser temporairement.
Autre domaine concerné : les briqueteries : en 1834 à Tourcoing, il y avait 213 briqueteries dont seulement 21 permanentes.
Il n’y avait pas encore d’indemnité – intempérie pour les métiers du bâtiment.
Les métiers des textiles étaient donc un bon complément d’activité, même à la ville.
Un habitant travaillait donc dans plusieurs domaines de fort besoin tout au long de l’année : Il existait donc un marché du temps de travail.
Les saisonniers jouaient donc un rôle important dans l’activité économique de la région.
Mais il ne faut pas oublier qu’à Roubaix Tourcoing, il y avait des tisserands qui travaillaient toute l’année (succession des tissus d’hivers, d’été, ..)
A la semaine pour la suite de cet article
Hervé
Bonsoir,
Voici un article qui aborde la question de l’avenir des cheminées, bientôt classées par l’UNESCO ?
Hervé
Bonsoir,
Vous trouverez ci dessous un article paru ce vendredi dans Nord Eclair.
Bonne fin de soirée
Hervé
PUBLIÉ LE 05/09/2013 – MIS À JOUR LE 05/09/2013 À 14:57
Par JEAN-FRANÇOIS REBISCHUNG
Au Virolois, c’est sur la friche de l’usine Christory que poussent des logements et un nouveau collège.
Ici une cheminée, là une façade, ailleurs un bâtiment entier : à l’Union, au Virolois, aux Francs… bref, aux quatre coins de Tourcoing, le patrimoine industriel de la cité se transforme. C’est même l’un des meilleurs symboles de la ville en mouvement. Il interpelle le citoyen, le promeneur, qui se souvient, s’interroge. Il est la volonté de la collectivité, quand il n’est pas imposé. Mais le bon architecte peut aussi y voir une opportunité, comme avec le projet Botanique, au Virolois.
« On y a tout de suite vu une opportunité. » Dans son bureau boulevard de la Marne, Matthieu Boidin, architecte au cabinet Escudié Fermaut (à qui l’on doit aussi l’Atelier, toujours au Virolois), se rappelle des débuts du projet Botanique. Il s’agit des logements construits sur la friche Christory, au Virolois (lire ci-contre). Un chantier visible rues du Château, de Renaix et de Guisne. C’est entre ces trois artères qu’avait été construite la filature en 1851. Un élément central du quartier où ont travaillé des centaines d’ouvriers. Avec cette grande façade, rue du Château, où se trouvaient les bureaux. C’est l’opportunité dont parle l’architecte Matthieu Boidin. « On est sur une façade exposée plein ouest. Cela permet de récupérer de l’ensoleillement. » Des logements sociaux (gérés par le bailleur Notre Logis) vont remplacer les anciens bureaux, avec de larges baies vitrées dans les séjours qui donneront sur la rue, à deux pas du jardin botanique.
Parmi les contraintes, il a fallu tenir compte des niveaux. Les bureaux étaient sur deux étages, les appartements seront sur trois niveaux. Mais les architectes ont su s’adapter. Ils le doivent souvent. « On n’est pas des artistes, on travaille toujours avec des contraintes », souligne Matthieu Boidin. Alors que dans l’imaginaire collectif, on a plutôt tendance à prendre l’architecte pour un artiste.
Ici, la partie arrière de la façade était en mauvais état. Elle a donc réservé quelques mauvaises surprises. « D’ailleurs, elle menaçait de s’effondrer. » D’où notamment le fait qu’elle a reposé sur des dizaines d’étais pendant des semaines. Elle repose maintenant sur les nouveaux logements. Heureusement, car il aurait été difficile d’en construire une nouvelle. « Cela aurait été plus coûteux et, sauf à en récupérer, il aurait été difficile de retrouver des briques de l’époque. » Les architectes ont aussi dû composer avec les six travées de la façade. « On a fait des patios qui distribuent les logements. » Mais Matthieu Boidin reconnaît lui-même aimer les équations complexes.
Comme il aime sa région et son passé. « On a un patrimoine industriel fort. Il est important de conserver des éléments du passé. D’autant qu’on a là une façon de construire différente de celle d’aujourd’hui, notamment à cause des normes. Je ne dis pas que je regrette cette époque, mais c’était des bâtiments qualitatifs et donc c’est intéressant de les garder. »
Un site internet sur l’histoire du quartier
Quand la cité de demain repose en partie sur les vestiges du passé, c’est aussi cela la ville en mouvement. Derrière les appartements de Notre Logis qui seront bientôt occupés, le chantier de construction du collège Roussel bat son plein. Avec, sur le côté, la cheminée de l’ancienne filature Christory qui sera conservée comme un autre témoignage du passé. Comme celle des appartements, la construction de Roussel passionne des habitants du quartier du Virolois. Il est ainsi possible de suivre l’évolution du chantier sur le blog Histoire du quartier du Virolois (histoire-du-quartier-du-virolois.fr). On trouve sur ce site des photos du chantier, mais aussi des images présentant le futur établissement ainsi que de la vidéo. Au-delà, il revient aussi bien sûr sur toute l’histoire du quartier, ses habitants, ses commerces, ses rues… Une belle initiative à découvrir.<cci:mnef_puce displayname=”MNEF_PUCE” name=”MNEF_PUCE”>
Bonsoir
Bonjour,
Voici un petit article transmis par Marie-Thérèse. (merci)
Je vais faire des recherches et donnerai bientôt la question qu’elle pose sur le date de fermeture de cette usine.
Hervé
” Ci joint 2 photos d’intérieur de l’usine Flipo dont l’entrée était à l’angle de la rue du Touquet et Lavoisier.
Sur la première, le monsieur à lunettes était mon père Charles Vernay qui m’avait donné cette possibilité de faire ces clichés en 1973.Il me semble qu’il a été en pré-retraite fin 84 .
A quelle date a fermé cette usine ? Je ne sais pas.
J’ai extrait une photo de l’entrée actuelle, tout au moins de la date de prise de vue de Google Earth.
Marie-Thérèse “
Bonjour,
Voici une évocation sur la vie des ouvrières à domicile, adapté d’un récit d’Emile DORCHIES « L’industrie domicile de la confection des vêtements, 1907 ».
En 1903, on dénombre plusieurs milliers d’ouvrières à domicile sur Lille-Roubaix-Tourcoing.
Celles – ci confectionnent des costumes tout fait livrés aux grands magasins de confection, car seul le tailleur n’habille plus que la classe riche et élégante à cette époque.
Leur nombre a considérablement augmenté depuis 1880.
Leur salaire est fixé unilatéralement par les patrons, sans intervention syndicale.
La journée de travail est très longue (5 / 20 h en été, 6 / 21 h en hivers). Elle est entrecoupée de plusieurs coupures (habiller les enfants, servir leur déjeuner, ranger la maison, …) représentant 2h. Soit environ 13 h de travail effectif. En cas de forte demande, les journées peuvent s’allonger, les hommes peuvent aussi aider.
Pour gagner plus que sa femme (c’était la règle) et par amour propre, l’homme travaillait 16h par jour, quitte à le faire à la lumière.
Dans une famille, il arrivait souvent que tout ceux qui n’avaient pas à entretenir la maison, travaillent aussi 13 à 16h par jour.
De part la configuration particulière du travail à domicile (isolement des ouvrier(es), ignorance les unes des autres, dispersion dans les quartiers favorisant la méconnaissance des intérêts commun) les syndicats se sont trouvés impuissant et n’ont pas permis d’obtenir des compensations. D’autant plus que la femme est essentiellement et étroitement individualiste, son groupement c’est sa famille. Et à quoi bon payer une cotisation (qui ampute le faible salaire) qui ne rapportera quelque chose que plusieurs mois plus tard et encore.
Analysons 3 types de foyer :
Veuve avec 2 enfants | Femme seule | Couple marié avec 3 enfants | |
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En francs | Confection de vestons de drap | Confection de vestons de drap | Usine métallurgique et Confection de vestons de drap |
salaire | 369 | 348 | +1350 et + 370 soit + 1720 |
Loyer | -72 | -60 | -120 |
Pain | -182 | -98 | -237 |
Viande | -50 | -30 | -150 |
Légumes | -10 | -5 | -22 |
Pommes de terre | -40 | -25 | -72 |
Sucre, café, chicorée | -60 | -35 | -99 |
Lait | -25 | -18.25 | -75 |
Charbon | -70 | -60 | -115 |
pétrole | -35 | -35 | -35 |
Vêtements | Dont des oeuvres | -20 | -120 |
bière | -80 | ||
Epices | -10 | ||
Savon | -15 | ||
Abonnement chemin de fer | -109.2 | ||
Diner et gouter du mari dans un estaminet prés de lusine du mari | -210 | ||
Solde | -175 | -38.25 | +155.80 |
Allocation de pain par le bureau de bienfaisance | 40 | +38.25 | |
Porte à porte par les enfants | 35 | ||
Observations | Son budget s'équilibre grâce à la générosité des uns et des autres | Son salaire est le salaire moyenElle survit tant bien que mal, dans une petite maison en mauvais état | Si le mari travaillait seul, le couple serait en déficit. Si on considère que le mari prend 2 francs le dimanche pour ses loisirs, 2 à 30 francs pour les jours de fête, le solde est vite égal à 0. |
En conclusion, une ouvrière à domicile ne gagne pas suffisamment pour vivre à cette époque.
Si elle a des enfants et pas de mari, elle est obligée d’avoir recours aux bureaux de bienfaisance et aux personnes charitables.
Hervé